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- Solane Bouilland
- 7 sept. 2018
- 4 min de lecture
Cet article m’a été inspiré d’une discussion eue avec quatre amis expatriés autour d’un chai (le thé indien). Lors de cette discussion, mon amie nous a demandé de répondre à tour de rôle : Après un mois, quel bilan dressez-vous de l’Inde ?
L’Inde, cette société complexe
Cette question n’est pas difficile : quelle expérience de l’Inde avez-vous eu jusqu’à maintenant ? Pourtant, nous avons tous eu du mal à répondre à cause du premier point que j’aimerais aborder : la complexité de l’Inde. Complexe par la diversité qu’abrite ce pays. Complexe, tant par les différentes cultures qui existent dans la même société que par les différents enjeux qui l'animent. On peut donc voir temple hindou, temple sikh et mosquée dans la même rue. L'Inde est aussi un pays riche quant à la diversité des paysages, où l'on peut passer de la ville à la montagne après quelques heures de bus.

La complexité est également ce qui effraie l’Europe, notamment dans la vision occidentale de l’Inde qu’on a sur la question de la femme, de la sécurité, de l’hygiène. L’Inde abrite des inégalités et une société toujours patriarcale plus ou moins accentuée selon les lieux, qu’on ne peut pas nier, ni accepter. On peut également noter les extrémismes de ces situations, qui font cohabiter des très riches et des très pauvres, ou qui excluent totalement les femmes des hommes dans certains cas, bien qu’à Delhi je vois couramment des groupes mixtes dans les rues. Néanmoins, on ne peut pas réduire l’Inde à cela : ces éléments font partis de l’expérience indienne, mais l’Inde est un pays plein de ressources et de paradoxes, ce qui rend ce pays fascinant.
Une adaptation assez rapide
En raison de l’image que j’ai pu avoir de l’Inde auparavant, l’adaptation a été plus rapide que dans mes attentes. Certaines différences sont notables, comme se doucher avec un seau ou encore l’eau qui remplace le papier toilette, mais on trouve vite son compte. Le plus dur reste la chaleur en juillet, l’humidité liée à la pollution dehliite parfois difficile à supporter : les fans (ventilateur au plafond) deviennent vos meilleurs amis !

En ce qui concerne la nourriture, là encore, l’adaptation n’a pas été si difficile. J’ai toujours du mal avec les épices et la coriandre (parce que je fais partie de ces personnes qui n’aiment pas la coriandre), mais il s’agit de savoir choisir ses plats, et de demander « no spicy » quand on n’est pas sûr. Selon les cantines sur le campus, certaines cuisines sont moins épicées que d’autres, ce qui facilite l’adaptation. Les routes sont également animées, particulièrement à Delhi, où la circulation est caractérisée par les rickshaws, les motos et les nombreux klaxons. On trouve aussi beaucoup de vaches sur les bords de route, qui sont sacrées pour les hindouistes, et des animaux en liberté comme des écureuils, des chiens, des chats, des cerfs ou des porc-épiques.
Et Dieu créa la JNU
L’adaptation n’aurait pas été la même chose sans la JNU. La Jawarharlal Nehru University est une des plus prestigieuses universités indiennes. Tout se trouve sur le campus : les magasins de nourritures, la laverie, le cordonnier, les endroits pour boire des chais et des mango shake, une bibliothèque ouverte 24H/24, des hostels pour les étudiants et des gardes pour assurer la sécurité, le tout pour des prix battants toute concurrence (80 euros la chambre pour le semestre !).

La JNU est un endroit exceptionnel, dotée d’une forêt et d’animaux en liberté, et surtout de professeurs et d’élèves aussi incroyables les uns que les autres. Les étudiants sont tous très ouverts envers les étudiants étrangers (je n’ai pas spécialement l’impression que ce soit le cas en France), et tous politisés, ce qui amènent des débat s intéressants et des discussions enrichissantes quant à la société indienne. La JNU est aussi un endroit où la politique passe par les nombreuses organisations étudiantes sur l’université, qui organisent bon nombre d’événements sur le campus, tels que des manifestations, des rassemblements ou des évènements sportifs. Finalement, cet endroit est très bien résumé par son slogan : « We debate, we argue, we dissent, we are JNU ».
Le bilan de ce mois en Inde est que la vision que j’avais de ce pays était jusqu’à maintenant biaisée, réductrice et réduite à ce qu’on veut voir de l’Inde. L’image souvent donnée est celle d’un pays aux 100 épices, coloré, avec beaucoup de monde. Pollué, dangereux pour les femmes, avec des morts dans la rue. Le pays de Gandhi, de Nehru et du Dalaïlama. Autant de visions de l’Inde tant réductrice à l’aspect qu’on choisit de voir du pays. L’Inde fait 5 fois la France et est peuplée par pas moins d’un tiers de la population mondiale : elle abrite ainsi différentes cultures, différentes sociétés, différents enjeux et différents paysages. J’ai été néanmoins surprise par toutes ces découvertes que je n’attendais pas et qui me surprennent tous les jours, en prenant bien en compte que j’ai vu qu’une toute petite partie de l’Inde ! J’ai donc hâte de découvrir le reste et de vous en faire part ! A très vite !
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